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le blog de luciole
9 septembre 2005

Réflexions scions scions... Dérisions...

J'ai en tête un goût pour la liberté, pour l'indépendance de créer, je peux le faire sans argent, il ne faut rien qu'un espace de jeu, un espace pour le spectateur. Je n'ai jamais quantifié ma réussite à l'argent.
Je regarde ces sollicités qui distribuent leurs aumônes et je ne peux m'y faire. Trop d'orgueil peut être.
Je confie mon texte à la providence de celui qui peut être le lira parce qu'il tombera dessus, par hasard ou par destin, selon les croyances, et qui s'en trouvera peut être touché. Mais je n'irai pas faire la pute, crier parmi les sourds que j'existe, je n'ai pas besoin d'eux pour exister, même pas pour survivre.

Hier, je suis allée au théâtre du rond point pour donner le texte de ma pièce à l'accueil comme on me l'avait expliqué au téléphone. Il y a un comité de lecture, qui est là pour lire et découvrir de jeunes auteurs. j'ignore combien ils en reçoivent, j'ignore s'ils les lisent vraiment, ils en lisent forcément quelques uns. Aucune importance... Devant le théâtre se trouvait Mr JM Ribbes, directeur du dit théâtre. j'ai mis ma sauvagerie de côté et je suis allée me présenter avec ce sentiment de l'inutilité de ma démarche et en même temps se petit truc qui dit, fait le quand même. Mr Ribbes m' a courtoisement serré la main, je n'ai pas dû être souriante, trop concentrée sur l'effort que je faisais pour ne pas dire d'ânerie:
" Je me permet de me présenter, Luciole, je travail avec le Centre dramatique national de Nice, je suis dans l'équipe pédagogique. ( Le CDN il connaît, il a déjà joué la bas, il connaît bien son directeur Daniel Benoin. )
Lui: Ah, ah bon, ah oui...
Moi: Je viens déposer un texte pour le comité de lecture
Lui: Ah oui.
Moi: ( c'est là que je suis une andouille) Je le dépose à l'accueil
Lui: hum, oui, oui.
Et déjà il parlait à quelqu'un d'autre, je l'avais interrompu, il faut dire.

Je dépose mon texte à l'accueil, je lui dit au revoir en repartant, il ne répond pas, ma voix devait être si faible qu'il n'a pas dû entendre. Je suis sure de lui avoir laissé un souvenir aussi périssable que la durée de vie d'une tablette de chocolat que j'ai envie de manger dans ces moments là. Rires

Mais j'étais fère de moi quand même, parce que cet effort sur ma timidité m'a donné le sentiment d'avoir fait de mon mieux.
Tout ce qui a été bon pour moi, l'a été parce que mon travail a été reconnu. Alors, mon but aujourd'hui, juste m'offrir cette possibilité, que mon travail soit reconnu, Je ne me cacherai pas, mais je n'irai pas m'exhiber non plus, je ne peux pas forcer ma nature à ce point.
Je dois donner ce texte à d'autres théâtres, je crois dans ce travail, plus que dans tout les autres travaux que j'ai pu réaliser. Alors je me dis qu'il rencontrera les bonnes personnes pour que son aventure aille jusqu'au bout... Est ce que ce ne serait pas ça qu'on appelle la confiance...

Les personnes comme Mr Ribbes sont tellement sollicités... S'ils ne sont pas inaccessibles, leur tache est immense.

c'est pourquoi peut être pour moi, il y deux facettes à mon métier, celui qui me permet de vivre le réel, me nourrir, m'habiller, manger du chocolat en cas de grande necessité, qui est l'enseignement du théâtre et j'ai la chance d'aimer le faire. Et puis il y a tout ce qui touche à la création, et là mon indépendance est vitale. Je ne crains pas tant la censure morale que la censure de l'argent, elle nous touche bien plus profondément aujourd'hui, d'autant plus dangereusement qu'elle paraît légitime à beaucoup.
L'art ne doit jamais être sous la tutelle de l'offre et de la demande, parce qu'alors il n'y a plus de créations, il n'y a plus que du divertissements, c'est utile le divertissement, mais ce n'est pas suffisant. Il y a des artistes précurseurs qui ne rencontrent pas leur public et qui pourtant sont à l'origine de mouvement de pensées qui ont fait bouger toute la société moderne.
Je ne pense pas être de ceux là, je suis plutôt de ceux qui transmettent les possibles... Pédagogue dans l'âme, il faut croire... Sourire... Mais il m'arrive parfois, surtout quand j'écris d'avoir cette sensation d'être traversée par quelque chose, c'est dans ces moment là que je me sens la plus créative.

Quelques réflexions nées de mes lectures, je prépare un examen... ça se sent non? Rires...

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Commentaires
L
Rien du tout, le voile demeure, j'en dévoile suffisament ici... Sourires...
J
medis moi .. quel est le titre de ta pièce? son sujet? est ce indiscret? sois salomé et decouvre en un voile :-)
L
Merci de ton passage.
M
Quel bonheur de découvrir une personne qui aime ce qu'elle fait et surtout... qui ose ! Qui ose vraiment car ça, c'est fantastique. Il fallait oser lui parler, tu l'as fait et cet acte si fort portera un jour ses fruits... avec lui ou avec un autre car on n'arrête pas son destin. Le mien est différent car il me manque "d'oser ma vie" ma mauvaise santé me la fait souvent subir et c'est dommage car elle peut être belle parfois... A plus tard, avec toute mon amitié !
L
ben oui, je l'ai fais! Rire! Tu sais quoi, ça n'a pas été si dure, juste dérisoire... Sourires et bises!!! Et REPOSE TOI!!
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