Je me fais sourire...
De mes retours intérieurs, de mes détours intimes, je reviens encore avec ce sentiment de douce impuissance, j'ai choisi depuis si longtemps... Peut être n'ai je pas choisi d'ailleurs... Enfin, je me souviens de mes décisions, de mes volontés et de mes luttes... Cet épuisement qui s'en fait sentir parfois, sensation d'échec quand je m'aperçois que je suis toujours sur ce point là, mon coeur qui bat, qui se serre, qui bondit, mon coeur qui porte son souffle dans la farandole émotives. Ce qui change doucement, c'est d'accepter mon coeur tel qu'il est. Ni aussi fort que je veux faire croire, ni aussi faible que je crois moi même. Je reconnais aimer sentir la vie passer au travers de sa loupe, je reconnais aimer mes larmes autant que mes sourires, aimer le sentir palpiter sous la promesse d'un amour, aimer le sentir effrayé sous la même promesse. Je reconnais aujourd'hui, mais demain, je ne sais pas... Peut être demain, ma révolte et ma colère viendront faire leur ronde. Ce mouvement, ces vagues, ces flux, cette inconstance, cette ombre et cette lumière c'est moi... Mon humanité déchirée, jamais tout à fait réconciliée, amie autant qu'ennemie, ce qui me rend tout à la fois sauvage et tendre, ce qui provoque ma haine et mon amour, ma torture et ma médecine, ma dualité...
Une phrase glanée un jour: " Le chaos porte en lui le désir
d'harmonie"...
Il
y en a qui renonce à leurs émotions, qui s'anesthésie et sont heureux,
enfin qui ont ce sentiment d'être libéré de ce qui fait mal, ce qui
peut être une forme de bonheur. Ça me rappelle ce film de Alain Jessua
avec Dewaere, "Paradis pour tous"... Il m'arrive d'envier cette
anesthésie, il m'arrive d'avoir si mal, mais au fond, je
considère la douleur comme le prix à payer, comme le revers inévitable
de la médaille, pour cet enthousiasme, pour cette façon que j'ai de
rire à grands éclats, de goûter les bonheurs, oh que ce mot est faible,
de sentir en moi, sur moi, la vie, pour ma façon d'aimer... Je crois
qu'on appelle ça être passionnée. Sourire... Ce mot là," passionnée" a
quelque chose de puéril en lui, alors c'est peut être ça, ma part
d'enfance que je ne veux pas lâcher. Mon idéalisme un peu capricieux...
Je me fais sourire...