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le blog de luciole
22 octobre 2005

Raphaël, Histoire à épisode peut être...

portrait_gar_on_7

Raphaël était assis sur les marches du perron. Ces genoux repliés sur lui même, il regardait nul part, nul part en tout cas où l'on pouvait voir. Raphaël regardait un univers qui n'existait que pour lui. Il avait sept ans, l'âge de raison entendait il partout, il ne se sentait pas différent d'avant, il n'avait pas envie d'être différent d'avant, il se sentait déjà si différent des autres.
Posé sur ces genoux, il y avait un livre, Raphaël aimait lire, il avait appris très vite. Il avait découvert un univers où il pouvait se sentir chez lui. Son regard passait du livre au néant et ceux qui le voyait ainsi ne comprenait pas  cette absence. Ils étaient nombreux à lui en vouloir, tous ceux qui auraient voulu être vus par ce regard noir et déjà si intense, tous ceux qui se sentaient transparents pour cet enfant, trouvaient d'autres moyens d'exister pour lui. Des moyens violents. Raphaël, on l'atteignait par la chair et plus son corps était meurtri de coups plus son esprit devenait inaccessible aux autres.

Raphaël avait peur souvent, par réflexe, comme les chats qui se sauvent quand un geste un peu rapide les frôle. Il avait cette façon bien à lui d'être absent tout en ressentant intensément les bruits des autres... Il ne se sauvait pas, il ne savait pas faire, pas assez rapide, alors seulement, il se faisait petit, discret, jusqu'à disparaître. Raphaël rêvait qu'on l'oublie.
Mais chez lui, on ne l'oubliait pas. Il était le seul enfant, il n'était pas ce qu'on attendait d'un enfant, il était différent...
Raphaël entendait la voix de son père l'appeler alors tout en lui se recroquevillait. Ce qu'il ne savait pas Raphaël, ce qu'il ne pouvait savoir, c'était la force de son regard. Son corps chétif, malingre, pas un corps de garçon disait son père, mais son regard... Son père ne pouvait le soutenir, il frappait, dans les yeux de son fils qui n'étaient que supplique il lisait le mépris qu'il avait de lui même, il frappait de plus bel. Raphaël ne sut jamais ce qui finissait par arrêter son père. Peut être sa mère, silencieuse...

Chaque coups que reçut raphaël le rendit d'avantage différent, comme si les mains de son père sculptait son esprit de marbre, on le brise le marbre, on ne l'assouplit pas. Raphaël s'évadait de lui même, de sa douleur, il appris que son corps ne comptait pas, qu'il ne comptait pas, il eu le goût de la mort, si jeune... Mais il y avait sa mère, silencieuse...

Raphaël était assis sur le perron, un livre sur ces genoux repliés, le regard tourné vers son univers, quand il entendit les pas de son père derrière lui...

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Commentaires
L
...Sourires...
M
Evidemment l'enfant au perron qui roule ses larmes lumière éteinte, un livre à la main, bien mieux q'un mouchoir, pour aller plus loin...<br /> Merci, merci, Luciole...
L
Je reçois les bises avec plaisir... SOurires...
L
Désolée pas de mots...mais des bises...
L
Le malaise ressenti est juste et sain... Je ressens le même, et une colère aussi immense... <br /> Ceci est une fiction, mais une réalité pour beaucoup d'enfants... J'ai des mots pour le dire, qu'ils n'ont peut être pas, alors j'écris...
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