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le blog de luciole
12 octobre 2005

Premier essai jeu d'Akynou

Akynou

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Un souvenir de magie, d'instant rare, vous savez, ces instants où l'on sait, même si l'on est petit, enfant, gamin, ces souvenirs où l'on sait qu'on n'oubliera jamais...  J'en ai un comme celui là, j'en ai plein, mais j'en ai un plus fort que les autres. Je me souviens de tout.

Ce jour là, nous étions en vacances, c'était l'été, ma mère surveillait toujours que je porte bien mon bob vissé sur la tête, il me démangeait un peu, je transpirais dessous, mais il fallait le porter disait elle... Ce bob, il était vert d'eau, et ma mère pour m'encourager à le porter disait qu'il faisait ressortir le vert de mes yeux.  Je lui souriais, j'aimais me sentir belle dans son regard.

Ce jour là donc, cet été là, mon bob vert d'eau vissé sur ma tête, nous sommes partis en excursion avec toute la smala. Il y avait un vent léger qui faisait frissonner les herbes hautes. C'était un jour où l'on respirait un peu.

Ce jour là, alors que nous marchions le long des champs, ma mère me faisant admirer les paysages, l'appareil photos vissé à son oeil, toujours prêt à se déclencher, alors que ma grande soeur arborait fièrement le sien, tout neuf et que ma petite soeur traînait dans l'observation de l'infiniment petit, car elle avait une passion pour les insectes. Alors que mon père marchait dans son insondable silence, ce jour là, je les ai vus.

Je ne sais pourquoi, mon coeur s'est presque arrêté de battre. Ils étaient si beaux. Bien qu'ils semblaient paisibles, on sentait leur puissance. Je m'arrêtais de marcher, je les regardais fascinée. Deux chevaux noirs à l'ombre d'un arbre. L'un semblait me fixer. Je ne sais pourquoi, je me suis sentie élue. L'impression qu'il m'avait choisie. Moi,  ni ma mère, ni aucune de mes soeurs, ni mon père, il me regardait moi.

Que ma mère ait comprit cet instant, qu'elle ait vu ma fascination, en tout cas, délicatement, elle posa sa main sur mon dos, se pencha vers moi et me dit doucement à l'oreille: "Approche toi". Avec le recul, je pense que ma mère avait du sentir ce qui se passait entre cet animal et moi, sinon elle ne m'aurait jamais permis de m'approcher seule.

Je fis un premier pas timide vers les deux bêtes qui me semblaient immenses. Mon père me vit m'approcher, eu un mouvement de contestation, ma mère l'arrêta d'un geste de la main et lui sourit. Il se figea, et je sentais son inquiétude dans mon dos, qui me perlait goûte à goûte le long de la colonne.

Je sentis l'odeur acre et chaude des chevaux et cela me rassura, je fis un pas de plus. A mon deuxième pas, le temps suspendît sa course. Mes soeurs avaient disparu de mon esprit, il ne restait que moi et ces deux géants, le regard confiant de ma mère qui me poussait en avant, l'inquiétude de mon père qui me faisait avancer prudemment.

Le cheval qui me tournait le dos, secoua la tête, j'eus l'impression qu'il disait "non" à l'autre. Mais celui là me regardait, il ne bougeait pas. Peut être étions nous hypnotisés l'un par l'autre. Je fis encore quelques pas. Je n'étais plus qu'à quelques mètres d'eux. Celui qui ne semblait pas apprécier mon approche se retourna. Je m'arrêtais. Son regard glissa à peine sur moi, il s'éloigna, nous laissant seuls son compagnon et moi même. Il ne bougeait toujours pas et je sentais instinctivement que c'était à moi d'approcher, qu'il ne ferait aucun pas vers moi, juste l'honneur de m'approcher de lui. Il avait quelque chose de très impressionnant dans sa taille et la couleur de son pelage noir de geais. Mais son regard dégageait une infinie bienveillance. Je m'approchais encore...

En tendant le bras j'aurais pu le toucher, mais je ne sais pas pourquoi, je n'en fis rien. je restais là, à sa portée et nous nous regardions. Puis avec une infinie douceur il s'approcha de moi et vint mettre ses naseaux contre mon torse de petite fille. Comment vous dire mon émotion... Les larmes me sont venues sans que je puisse les retenir, c'était un tel cadeau. Alors mes petits bras vinrent se mettre autour de son encolure et ma tête contre la sienne. Je sentais l'air chaud de ses naseaux, il avait un poil doux... Je fermais les yeux et c'est alors que je l'entendis. Je ne l'ai jamais raconté à personne, mais oui, je l'entendis me parler. Son langage me parut étrange tout d'abord puis comme venu d'un savoir que j'aurais toujours eu, je compris. Il me dit: " Ma princesse, je te retrouve aujourd'hui, je te retrouverai encore, vas ma beauté, ne t'inquiète de rien, je veille."

Je regardais ses yeux, je crus que j'avais rêvé, mais je sentais que nous nous étions reconnu. Je ne sais pas qui il était, je ne sais pas qui j'étais pour lui, mais je l'avais reconnu.

Puis je sentis à nouveau l'air caresser sa crinière, j'entendis à nouveau mes soeurs que ma mère avait du mal à retenir car elles auraient voulu elles aussi s'approcher. Je ne su jamais ce que ma mère avait compris de cet instant. Ma mère disait que j'étais une fée et ce jour là je la crus.

Je m'éloignais sans me retourner, nous reprîmes la marche, j'avais la main de ma mère dans la mienne, mes soeurs se disputaient derrière nous, mon père marchait devant toujours dans son insondable silence.
L'espace de quelques instants, nous avions, ma mère et moi retrouvé notre instinct de fée...

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Commentaires
S
A moins que ce ne soit la petite fille ! très joli texte ! je m'y suis laissée prendre...Ce site est extra, les photos superbes... autorisez-vous la recopie au pastel de vos nus ? merci de me répondre. (pastelliste en herbe... )
E
Merci pour ce texte. Joli moment d'évasion pour le lecteur que je suis !
L
Merci, ravie de te lire ici!!!
M
moi aussi j'ai oublié le titre en lisant les mots ... sniff ... t'as pas un mouchoir là ... je vais encore avoir le "look Alice Cooper" sinon ...<br /> <br /> en tous cas chapeau ;-))
L
Sourires... Va savoir... Aller, on va dire un peu des deux d'accord?...
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