Le Temps
Le temps glisse et passe sur moi, s'il ne laissait pas de trace, quelle angoisse.
Chaque ride, ridule, rigole, est la marque de cette vie qui passe sans lasse, qui plisse ma peau, rien ne s'efface.
Je ne porte pas de masque côté pile, côté face.
Des places de larmes, désarmes mes joies, mes émois se lisent à mon visage, vises mon âge mon ange.
Je grise ma vie d'ivresse, la liesse me lie aux pages pays pas sage, je passe, désolée si je dérange.
Des griffes à belles dents, je mords dedans avant la mort, la belle au bois dormant sort de ses langes.
Le temps crisse et glace vos miroirs, s'il laissait la plaie saignante, quelle poisse.
Je m'écorche à ses roches et lèche mon palais, cherche à mes poches la grâce du petit poucet
Poussée par l'aventure, je m'enlove au vent, lézarde les murs, hasarde ma vie, me dépasser.
Des passes de bal, danse la valse, mon tempo, à lisière d'o, aux rivères des fièvres enlacées.
Furie des passions rieuses, sensation dévoreuse d'envie, peureuse, heureuse, pulsion d'éclat
Donne de ma voix pour toi, sans loi au loin ma joie, jouir d'élire mon roi, frissonnent tes pas.
Ah, l'or c'est le rire qui défie la mort, des fils amant, défile la vie, file le temps mais pas sans moi.