Pour en finir avec l'abandon...

Abandonner c'est se choisir plutôt que l'autre, c'est avoir cet égoïsme nécéssaire à la survie. L'abandon vient de ces promesses intenables à tenir: Je t'aimerais toujours, à la vie à la mort, pour le meilleur et pour le pire.

Qui peut être sûr de tenir un tel engagement? On pense une mère bien sur, oui, une mère idéale, une mère qui ne serait pas humaine... Mais il faut arrêter de croire que l'humanité est capable d'un tel sacrifice. Certains humains le sont, ils sont alors dans cet amour universel, on abandonne pas quand on aime l'humanité entière, l'humanité est impossible a abandonner.

Je ne pense pas que l'abandon soit une fatalité, loin de là, mais c'est toujours une possibilité, l'abandon fait partie du monde réel qu'on aime pas regarder en face. C'est un risque inévitable, l'abandon fait partie de l'amour quel qu'il soit. Il ne se réalise pas forcément, mais il est toujours possible.

Pour en finir avec l'abandon, c'est pouvoir se dire, Ce n'est pas moi qu'on abandonne, c'est l'autre qui se choisi et ça on ne peut que comprendre, qui peut demander à un autre humain de s'oublier à son profit? Le véritable égoïste!

Il y en a de véritables égoïstes, j'en ai croisé quelques un sur ma route, mais ils n'ont que le pouvoir qu'on leur donne, je leur en ai beaucoup donné. Au passage j'ai appris quelques belles choses sur moi et sur l'humain, quoi qu'ait pu en dire mes parents qui étaient assez fort dans le registre de l'égoïsme, je ne suis pas comme eux, ça je me le suis prouvée.  J' ai été très loin dans le sacrifice, pour pouvoir me regarder dans un miroir et me dire je suis sûre, je ne suis pas eux!

Le calvaire du bourreau, je ne l'envie pas, et j'ai toujours été à l'abri de la complaisance de la victime. J'ai croisé pas mal d'hommes qui vivaient dans cette peur d'être un bourreau, tous avaient dû abandonner une mère terrifiée qui ne voulait pas les laisser partir. Comble du paradoxe humain, c'est la peur d'être abandonnée qui crée l'abandon, un enfant naît pour partir, si on l'en empêche, si on veut le retenir, il partira dans la violence qui laissera ce goût cruel de l'abandon, il n'a pas d'autre choix car c'est le sens de la vie, et si jamais il n'arrive pas à partir, il fera payer d'une autre façon le prix de son sacrifice, ruine et désespoir sont au rendez vous de ces histoires là. Ces hommes vivent avec cette culpabilité originelle, et leur peur les prend au piège.

La peur c'est quelques chose qui vous ramène toujours là ou vous voulez éviter d'aller, peur de faire souffrir et l'on se tait et l'on fait souffrir dix fois plus. Peur d'être abandonné et l'on s'accroche, raréfiant l'air de l'autre qui ne peux que vous abandonner. Peur d'être agressé et l'on crie, et l'autre pour se défendre de cet agression agresse à son tour. Faîtes le tour de vos peurs, vous verrez, elles vous amènnent ce que vous fuyez.

Mais je crois que j'ai trouvé ma parade, c'est de bien identifier ma peur et de dire: " là, c'est ma peur qui agit, elle va passer, ce n'est que ma peur, ce n'est pas la réalité." Alors je fais le dos rond, je m'immobilise plutôt que d'agir en panique, et je parle, je parle, je parle, et j'écrit, j'écrit, j'écrit, c'est ma façon de crier et elle s'en va, ma peur passe toujours.

Je voulais vous dire, qu'on n'en fini jamais d'avoir peur, qu'on n'en fini jamais de souffrir, mais que ça passe, ça passe toujours, et ce n'est pas si grave, la vie n'est pas une chose grave, la vie est neutre, la vie est. Moi, la vie j'ai choisi de la colorer de toutes les couleurs de mes émotions et d'en faire un arc en ciel, un pont entre le ciel et la terre.

aux Hommes qui ont peur...

Comments

[luciole]

Oui, c'est une chance pour toi et pour elle et pour tout ceux qui t'aime et qui t'aimeront...

[Jid]

J'ai eu la chance d'avoir une mère qui m'a forcé à partir (malgré évidemment l'envie qu'elle avait de me garder pour elle), je lui suis reconnaissant de la souffrance qu'elle s'est donnée elle-même.
A moyen terme, elle y a gagné car notre relation est saine et nous allons souvent la voir.