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le blog de luciole
5 février 2006

Journée nationale de la prévention du suicide

Le suicide, je ne connais pas... J'ai une pulsion de vie qui m'a toujours tenue. J'ai flirté avec l'idée quelques fois, les soirs de grandes fatigues.
Je n'ai pas connu de proche qui ont mit fin à leurs jours, fin à leurs nuits de rêves ou de cauchemars. Certains m'ont fait peur, certains ne sont pas passé loin, mais je n'ai pas connu de passage à l'acte. J'ignore tout du suicide. J'ignore tout du suicidé...

J'imagine la disparition absolue de l'espoir, la destruction total de l'identité, peut être ce sentiment de n'être retenu par personne... Non pas, parce qu'il n'y aurait personne pour nous aimer, mais parce nous penserions être un poids dans cet amour même. Le suicide, c'est peut être se libérer , c'est peut être aussi libérer les autres...

Je ne sais pas comment cette envie naît, je ne sais pas comment elle grandie, je ne sais pas comment elle devient réelle. Je sais juste que c'est possible.

Parce que aujourd'hui c'est la journée nationale de la prévention du suicide, parce que tous les jours des personnes nous laissent avec le mystère de leur définitif départ. Parce que ce que nous avons tous certainement cette pulsion en nous. Parce que nous n'en parlons jamais. Parce que certains laissent des lettres d'adieu, parce que d'autres partent en silence. Parce que il y a ceux qui restent avec ce doute infini de leur incapacité à sauver l'autre, à le retenir... Parce que... J'essaye aujourd'hui d'écrire, comme une comédienne qui devrait jouer ce rôle, quelques mots sur le silence que nous laisse la mort.

p10100371

Je ne choisi pas
Ne croyez pas ça
J'aurais aimé être capable de vivre
J'aurais aimez être ivre
Mais je dois être une erreur
Je n'ai que le goût de l'aigreur
Nulle part je n'ai de place
Je ne sais pas pourquoi ici je passe
Je m'annule des vivants
Je disparais des suivants
Rien ici ne vaut la peine
rien en moi ne vaut votre peine
Laisser moi disparaître de cette ère
M'enfouir à mille lieux sous terre
La vie est insatiable de douleurs
Je n'ai rien à lui offrir pas même mon coeur
Je suis le néant livide
Je suis le vide
Je ne suis pas
même ces mots n'existent pas
Je me dissous dans cette bulle
Je libère mes cellules
La paix ne sera là
Que quand la vie n'y sera pas
Je n'ai pas le choix
Ne croyez pas ça.

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Commentaires
L
Oui, les mots nous sauvent parfois des maux... Merci de ton com. Bises l'ami.
M
Sujet sensible comme souvent, celui me touche encore plus, me ramene vers le coté sombre de l'arbre quand j'écrivais "la vie m'est insupportable" et les mots remparts m'ont aidé...souhaitons des mots, des mots d'amours à tous... bises, amie...
L
D'abord, merci à chacun d'entre vous pour tous ces coms si sincère... Merci vraiment...<br /> <br /> Erin & samantdhi : Je pense qu'il faut entendre prévention dans le sens social et pas dans le sens personnel. Comme tu le dis Sam, plus de psy disponible, plus de lieu possible d'expression, et surtout plus de parole autour de ce sujet... tabou... Sam, l'euthanasie et le suicide sont deux choses distincte et c'est pour cette raison sans doute qu'il y a deux mots pour les dire... Mais parlons en oui, de l'un et de l'autre car la différence peut avoir des frontières fragiles... <br /> <br /> Traou : L'expérience de la vie, survivre à la vie pour l'acquérir en quelques sorte... <br /> <br /> Shagoo : Je n'étais pas sure du tout de trouver les mots justes ... Mon arme à moi, les mots... Merci...
S
Les commentaires précédents sont très forts et touchants, et du coup, me font hésiter à écrire le mien, qui me semble un peu trop "en contrepoint" et très peu compassionnel.<br /> <br /> Je suis assez opposée à l'idée qu'il y ait "une journée de lutte contre le suicide" car c'est à mes yeux la grandeur des humains que de pouvoir mettre fin à leurs jours. Je cela va de pair pour moi avec "le droit de mourir dans la dignité", défendu par diverses associations et mis en pratique dans d'autres pays que le nôtre.<br /> Personnellement, je serais rassurée de savoir que si un jour je suis trop malade ou très âgée, j'aurais la possibilité de mettre fin paisiblement à mes jours et non dans le silence (ou, comme la mère de Vincent Humbert, en demandant la complicité d'un médecin, avec le risque des conséquences judiciaires...)<br /> <br /> Ceci dit, je pense que c'est terrible d'avoir envie de mourir, quand je lis le témoignage d'Erin, j'en ai le coeur serré... Je pense aussi à certains ados en perdition. Mais il y a quelque chose de "malsain" dans cette idée de "prévention", pour les proches. C'est déjà une culpabilité terrible de survivre, alors je me méfie de l'idée qu'on aurait pu, dû le "prévoir"...<br /> <br /> En revanche, si cela pouvait permettre d'embaucher plus de psychologues dans les Ecoles, si cela pouvait favoriser l'expression de tous, par le dessin, l'art, la danse, les ateliers d'écriture, là, oui, je serais pleinement d'accord. Car si on veut prévenir la souffrance qui conduit vers la mort, peut-être faut-il se donner les moyens de changer la vie de certaines personnes.
S
Ce sujet là je le connais bien. Je le connais mal. J'aurai aimé ne pas le connaître du tout.<br /> <br /> Ceux qui me lisent, un peu, auront peut-être compris qu'un être qui me fut proche y aura trouvé la solution à ses déchirements... <br /> <br /> "J'imagine la disparition absolue de l'espoir, la destruction total de l'identité, peut être ce sentiment de n'être retenu par personne... Non pas, parce qu'il n'y aurait personne pour nous aimer, mais parce nous penserions être un poids dans cet amour même. Le suicide, c'est peut être se libérer , c'est peut être aussi libérer les autres..."<br /> <br /> Je crois que tu as trouvé là les justes mots. <br /> <br /> La mort c'est l'affaire des vivants. Et de ceux qui restent en vie quand les autres ne le sont plus.
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