Juste la fin du monde... Avis aux parisiens et proches
Le fils, l'aîné, rentre chez lui, dans "sa famille" après bien des années d'absence pour dire, pour annoncer, je ne vous dirais pas quoi, il faut le découvrir... Chacun à une parole à lui transmettre, des mots pour des maux, et lui écoute.
Un texte sublîme, la quête du mot juste, absolu, cette écriture précise, sanguine, ces mots tous porteurs d'une émotion chaque fois plus forte au fur et à mesure qu'elle s'exprime, comme des vagues déferlantes. Des mots retenus qui se crachent à la gueule comme le vent fouette le visage de celui qui marche face à lui.
Je suis fan de cet auteur, cette pièce est une oeuvre contemporaine majeure.
La mise en scène est fine et subtile, mise en espace, en abîme des sentiments abîmés par l'absence. Tout est dans ce dit, si important, si difficile. Cédric Revollon trouve la voie pour que la voix s'écoute, s'entende, nous touche au plus profond de nous même.
Les comédiens sont intenses, simples, vrais, cette vérité indiscutable parce que profondément humaine, intime, individuelle, le ressenti, le re- senti...
Allez voir ce spectacle, vous ne connaissez pas l'auteur? Vous ne connaissez pas le metteur en scène? Vous ne connaissez pas les comédiens? Qu'importe! Allez voir ce spectacle parce que ça fait du bien d'être émue, parce que c'est beau, parce que le théâtre c'est quelques chose comme ça, l'humain transcendé.
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EXTRAIT:
Louis: je me suis éveillé, calmement, paisible,
avec cette pensée étrange et claire
je ne sais pas si je pourrai bien la dire
avec cette pensée étrange et claire
que mes parents, que mes parents,
et les gens encore, tous les autres, dans ma vie,
les gens les plus proches de moi,
que mes parents et tous ceux que j'approche ou qui s'approchèrent de moi,
mon père aussi par le passé, admettons que je m'en souvienne,
ma mère, mon frère et là aujourd'hui
et ma soeur encore,
que tout le monde après s'être fait une certaine idée de moi,
un jour ou l'autre ne m'aime plus, ne m'aimât plus
et qu'on ne m'aime plus
(ce que je veux dire)
"au bout du compte"
comme par découragement, comme par lassitude de moi,
qu'on m'abandonnât toujours car je demande l'abandon...
Théâtre de la joncquière du 6 au 10 décembre 2005
à 19H30
88 rue de la joncquière 75017 Paris.
M° Guy Moquet/ Porte de Clichy
Resa: 01.42.29.78.79
THéâtre Mathis 6,7 et 12 janvier 2006
à 20H
15 rue Mathis 75019 Paris
M° Crimée
Résa: 01.40.34.50.80