Mi rêvé, mi réel...

17 mai 2005

J'ai l'âme légère des femmes que l'on chérit, je pourrais à l'instant danser sur la musique de mon coeur, je suis sur le mode lévitation. Et pourtant, c'est seule que je vie.

Pour être seule, je n'en suis pas moins chéri, mon doux, complice, m'appelle et sa voix pétille dans mes pupilles.
Juste savoir sa confiance, juste savoir que sa route longe la mienne et que nous faisons un bout de chemin ensemble... Il me dit qu'il gravit une montagne et que nous sommes côte à côte et que si le sac à dos se fait lourd, il peut le porter un peu le temps de reprendre des forces, olala que j'aime entendre ces mots là!
Je lui dis qu'après le soulagement la douleur parfois est plus forte encore, il me demande si je le pense vraiment, je lui sourie, j'ai du mal à lâcher mon sac à dos, même si j'ai les épaules meurtries. Mais je me niche dans ces bras, je m'y cache, je m'y abrite. Un homme refuge, un ami, un allié, et non plus un ennemi.

Il ne prend pas toujours les mêmes chemins, je le soupçonne d'avoir du goût pour les détours. Moi, je trace une ligne droite, je me cogne mais je saute les obstacles, j'ai les jambes griffées et tremblantes des petites filles sauvages, et je le surprends juste un peu devant moi surgissant d'un virage, moi qui le croyais loin derrière. Je suis suante, essoufflée, il se retourne lumineux et m'ouvre ces bras...

Mais quand le soir se pose pour moi, alors calme, confiante et sereine, je me met à faire mon métier de Luciole. Je l'éclaire de mon regard, sur lui et sur le monde. J'écoute ces mots pulsant comme son coeur, et ma main dans la sienne, présente absolument, ma lumière passe en lui comme la confiance...

Il est mon doux, je suis sa douce et c'est bien la seule chose que l'on s'approprie.

Je l'aime libre, et tant pis si c'est parfois loin de moi, triste parfois je suis mais je ne veux pas le retenir, il est si beau quand il s'envole.
Je suis libre, infiniment, d'être moi, toujours. Il reçoit tout ce que j'offre sans peur, il sait que mes cadeaux ne sont pas des liens.
Ce regard que je porte sur lui, c'est ce regard qu'il porte sur moi, nous vivons notre vie mais jamais on ne s'oublie.

Et tout cela est fragile, infiniment fragile, je sais qu'on est jamais à l'abri de la vie et de ces déroutes, que nos valises sont lourdes, que nos erreurs, nos manques, nous rattrape parfois si vite.

Mais j'ai l'âme légère des femmes que l'on chérit

Posté par luciolenice à 13:24 - Commentaires […] - Permalien [#]

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