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le blog de luciole
31 mai 2005

Peur!

« Une étrange sensation au moment où j’arrive chez moi et que je retrouve le double des clefs dans ma boîte aux lettres. Je n’avais pas pensé à cette éventualité en quittant mon appartement ce matin. La porte de l’appartement est fermée à clef. La clé est dans la boîte. "

J'ai le coeur qui s'accélère. Parmi les factures et une carte postale de sa mère, je trouve ses doubles de clés, ceux que j'avais fait pour lui quand il est venu s'installer... Je n'ose plus entrer, j'ai peur... Peur qui monte au fur et à mesure, que je monte ces escaliers interminables. Enfin, j'arrive sur le palier... Tout ce que je n'ai pas vu mais sentie tout ces derniers temps, m'apparaît évident maintenant, je n'ai pas encore ouvert la porte mais je pleure déjà.

Quand je rentre enfin chez nous, je sais que c'est de nouveau chez moi... J'erre dans cette maison vidée de lui, je savais qu'il partirait comme ça, comme on s'éclipse... L'armoire est vide de ses vêtements, ses disques, ses livres ont disparu, plus sa brosse à dent, plus son rasoir, plus son eau de toilette, il ne reste même plus une seule photo de lui... Tout, il a tout emporté, aujourd'hui. Je n'ai que cette carte postale de sa maman pour être sure qu'il a vécu ici. Vite, comme une urgence absolue, je me remémore toutes ses habitudes, qu'elles se gravent en moi, puisque c'est tout ce qu'il me reste, des images... Sa façon de passer des heures sous la douche, sa façon de rire dès le petit déjeuner, sa façon de poser sa main sur ma hanche comme pour me retenir, sa façon de parler dans son sommeil, sa façon de se taire, ses silences, tout ses silences...

Je vais m'allonger sur notre lit, je sens encore son odeur, son odeur qui disparaîtra, j'ai un cri en moi qui ne peut pas sortir... Je me roule en boule et me berce, rien n'y fait, aucun soulagement ne vient de ce vieux réflexe d'enfant, car je suis seule, il n'est pas là pour me bercer de sa voix... Sa voix... J'ai un sanglot lourd qui s'échappe en y pensant, ne plus entendre le son de sa voix, cette voix qui n'avait pas besoin d'être forte pour être entendue, sa voix qui m'enveloppait, toutes ses fois où je me suis nichée au creux de sa voix.

Mon amour est parti... Non, mon amour s'est évaporé, il a disparu, je n' ai que cette carte postale qui ne dit rien vraiment et mes souvenirs pour être sure de n'être pas folle, pour être sure de ne pas avoir imaginé cet homme, cet homme que j'aime... Mon cri est en train de monter... mon cri est en train de monter... Mon cri...

Ce texte est ma participation au jeu de Kozlika... Voir lien que j'aime...

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Commentaires
L
et désormais le temps de décompter un à un chaque souvenir, comme un parfum d'âme qui s'évapore et fait perdre la tête au plus démunie de l'autre...
L
et désormais le temps de décompter un à un chaque souveni, comme un parfum d'âme qui s'évapore et fait perdre la tête au plus démunie de l'autre...
L
Magie des mots...
M
J'ai le coeur serré par l'émotion...
L
encore merci!
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